plongée sur une épave reconstituée dans les calanques de Cassis © Francis Le Guen

Archéologie subaquatique : plongée entre flics et voyous

Privatiser l’archéologie sous-marine

Mais des voix s’élèvent contre cette législation. Celle de Michel de Poncins, par exemple, ancien directeur de société, diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, docteur en Économie et grand pourfendeur du « dirigisme étatique ». En 2007, il écrivait :

« Tout dernièrement plusieurs centaines d’objets ont été saisis en Languedoc-Roussillon chez ceux que l’on appelle abusivement des pilleurs d’épaves ; c’est abusif car les vrais pilleurs ne sont pas ceux que l’on pense. Les journaux, en annonçant triomphalement cette prise, indiquent qu’il y a trois millions d’épaves «menacées» dans les mers avec probablement des millions et, qui sait, des milliards d’objets. Ces épaves sont répertoriées ou non, tant les naufrages furent fréquents en d’autres époques.

Illustration de la lutte acharnée entre l'archéologie contrôlée par l'Etat et l'entreprise privée © Antoine Bugeon / OCEAN71 Magazine

Si les gens étaient libres de leurs actions dans le domaine économique, ils devraient avoir le droit d’explorer librement tous les fonds sous-marins à leur disposition en investissant les capitaux nécessaires pour enrichir leur propre collection personnelle ou vendre sur le marché les objets dont ils ne voudraient pas, ce qui permettrait de multiplier les recherches ; les bienfaits culturels seraient immenses, car ces recherches se développeraient à grande allure.

Les hommes de l’État, toujours prodigieusement avides d’activités qui puissent servir de supports à leur propre richesse, ne l’entendent pas de cette façon. C’est ainsi que l’Unesco, organisme relevant du pouvoir totalitaire mondial en actif développement, lance un « cri d’alarme » pour renforcer encore la surveillance des fonds sous-marins. Les gouvernements de tous acabits veulent aussi s’attaquer encore davantage à ceux qu’ils appellent les pilleurs, alors que les vrais pilleurs sont justement ces gouvernements.

Selon le droit des gens qui s’exprime dans le droit maritime depuis la nuit des temps, une épave appartient à celui qui la découvre le premier. Tous les obstacles dressés par les Etats sont donc des agressions contre le droit des gens et, en définitive, le droit de propriété.

Cela conduit à la nationalisation de l’archéologie et, même, comme on vient de le voir à propos de l’Unesco à son « internationalisation ». Le résultat est que les objets récupérés vont s’entasser dans les musées, voire dans leurs caves, et les foules blasées passent devant des milliers d’objets rangés comme à la parade. S’il y avait privatisation, les recherches innombrables sauveraient d’immenses quantités d’objets qui sans cela, faute de moyens, sont promis à la lente disparition. Les objets sauvés viendraient enrichir de grandes ou de petites collections pour la légitime satisfaction de leurs propriétaires et l’information de tous. Mieux vaut offrir à ses amis la joie d’admirer deux assiettes isolées de la Compagnie des Indes ou une seule amphore, que de passer devant des milliers d’assiettes ou d’amphores que les visiteurs du musée regardent en baillant et en se bousculant !

Les moyens financiers de recherche se dégageraient par le simple jeu de la liberté et, aussi, par la disparition de l’effet de ruine que cause autour d’elle toute action publique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine comme dans d’autres, la politique officielle détruit les objectifs qu’elle se donne. La politique industrielle détruit l’industrie, la politique agricole détruit l’agriculture et la politique culturelle détruit la culture. Ce serait aussi la fin des conflits meurtriers entre bandes rivales. Si ce que l’on présente comme des gangs exerçant leurs activités, c’est parce que le monopole génère la rareté et augmente la valeur des objets bien au-delà de la valeur qui se dégagerait dans un marché libéré.

La liberté du commerce est globalement un facteur de paix entre les hommes à l’inverse des actions publiques qui, reposant initialement sur la force, sont un facteur de conflit ! »

L’avion de Saint-Exupéry

Luc Vanrell est établi au bout de la digue de la Pointe Rouge, à Marseille, où il tient un club de plongée. Il est également conservateur de la grotte Cosquer. C’est un quinqua athlétique, passionné : à lui seul, il a découvert et déclaré une bonne dizaine d’épaves antiques et modernes, dont le fameux avion de Saint-Exupéry. Mais la déclaration de cette exceptionnelle trouvaille n’a pas été de tout repos. L’oeil brillant, fixé sur les îles, il raconte…

Rencontre avec le plongeur, "découvreur" de l'épave de l'avion de Saint-Exupéry, Luc Vanrell © Francis Le Guen / OCEAN71 Magazine

« Je n’ai pas déclaré l’épave tout de suite pour la bonne raison que ce n’était pas une épave homogène mais un champ de débris : j’ai trouvé des morceaux fichés dans une falaise de sédiments à 35 mètres et d’autres vestiges de 56 à 87 mètres. Il fallait le temps que je me fasse une opinion, petit à petit, plongée après plongée. Il faut savoir qu’à l’époque, toutes les épaves n’étaient pas considérées comme patrimoniales mais plutôt comme des « encombrants sous la mer ». Avec cette découverte, c’est même la première fois qu’une épave d’avion a été considérée comme un bien culturel maritime.

Toutefois, ma religion étant faite en mai 2000, je me suis rendu aux Affaires Maritimes pour déclarer cet avion ainsi qu’un chasseur allemand, pulvérisé au même endroit. Mais le premier problème qu’on rencontre, en cas de découverte, est de savoir si l’épave est connue et a déjà été déclarée. S’en est suivi un dialogue de sourds, les autorités me répondant :

Des avions en miettes ? Ils ont déjà été déclarés plein de fois !!

– Mais non !

– Comment vous le savez ?

– Et vous ?

En effet, les Affaires Maritimes n’ont pas la position de toutes les épaves découvertes : certaines restent dissimulées par le DRASSM, pour lutter contre le pillage…

L'épave de l'avion de Saint-Exupery découverte au large de Marseille par Luc Vanrell © Alexis Rosenfeld

Devant ce refus, j’ai donc été contraint d’enregistrer au DRASSM qui, devant les proportions médiatiques qu’ont prises cette affaire, a finalement fait suivre aux Affaires Maritimes. Mais ce n’est qu’en octobre 2003 et en remontant jusqu’au Préfet, que j’ai finalement obtenu l’autorisation de fouilles !

Oui, c’est parfois compliqué de déclarer un site archéologique. Avant, il existait des accords. En échange de la déclaration, au titre de la prime d’inventeur, on avait le droit de récupérer un certain nombre d’amphores historiques. J’en ai toujours (avec les certificats officiels !). C’est aussi pour ça que beaucoup de plongeurs ne déclarent plus rien aujourd’hui. Ou alors, ils pillent d’abord et déclarent ensuite.

Il s’agit pourtant d’un devoir, d’une démarche citoyenne responsable : c’est notre patrimoine à tous et pas seulement celui des scientifiques. Il me semble qu’il vaudrait mieux divulguer la position des épaves qui seraient alors sous la surveillance de tout le monde. Si elles restent cachées, les pirates en profitent…
Nous vivons une situation pleine de paradoxes. D’un côté une législation implacable qui oblige a déclarer tout objet trouvé sous la mer. Tu trouves une machine à laver : tu déclares !

De l’autre, une récompense, non plus en objets de passion, mais en argent liquide. Dans les deux cas, ce n’est plus une démarche archéologique ou scientifique mais une valorisation du « métier » de chasseurs de trésors. Cela se justifiait, dans les années 60/70 où il y avait peu de plongeurs compétents. Mais aujourd’hui, ce qui intéresse surtout celui qui trouve un tesson de poterie, voire une épave antique, c’est d’être associé aux recherches, de participer à l’aventure scientifique. Or, il en est écarté et n’a même pas toujours accès aux conclusions. Cette frustration engendrée fabrique des pirates…

La gourmette de Saint-Exupery retrouvée en mer © Alexis Rosenfeld

Rien à déclarer ?

Et que de pots cassés ! Il y avait une épave comme ça que j’ai découverte sur un fond de sédiments, dans les 50 mètres. J’ai d’abord vu une petite gorgone, piquée dans le sable. Comme je savais que les gorgones ont besoin d’un substrat dur pour se développer, je me suis approché. En dispersant le sable avec la main, j’ai alors vu un col de poterie ! Il y avait là une épave antique avec son chargement intact ! J’ai plongé pendant des années dessus et, un jour, j’ai découvert un gros trou à la place. Et plus d’amphores ! Des pirates étaient passés par là… Et c’est là qu’on se rend compte de la perte que cela représente : avant même d’avoir été étudiée, cette épave antique était dispersée aux quatre vents, sans aucune trace, perdue à jamais.

En matière d’archéologie, il faut que les plongeurs aient du discernement et pour ça, ils doivent être informés. Il serait souhaitable aussi d’améliorer la relation du public au patrimoine, notre bien collectif : si tu ramasses quelque chose sous la mer, tu voles tous les autres ! Or, il n’y a pas aujourd’hui de véritable interface entre les gens de terrain et l’administration. C’est à créer.

D’autant que ces mesures coercitives ne dérangent en rien les «pirates professionnels», au contraire, cela rajoute du piment à leurs quêtes. Tout le monde sait (en particulier les braconniers qui chassent au coeur du Parc Marin de Calanques…), que l’Administration fonctionne à heures fixes. Et dort la nuit…

Enfin, l’administration de l’archéologie sous-marine en France jouit d’un statut ambigu : d’une part elle doit gérer l’activité administrativement, comme cela se fait pour l’archéologie terrestre, mais d’autre part elle intervient aussi sous l’eau. C’est même la seule habilitée à le faire. Les plongeurs, une nouvelle fois, se sentent dépossédés !

C’est l’éternelle équation : administration versus public. Pourtant, nous sommes tous des acteurs du système. Le patrimoine concerne tout le monde. N’oublions pas qu’il s’agit du Ministère de la culture ET de la communication : Il manque juste un peu plus de communication… »

Le trésor du Pharo

Musée d’Histoire de Marseille… Je me promène dans les jardins, au milieu des ruines, empruntant l’antique voie romaine constituée de grandes dalles blanches en « pierre de Cassis », polies par l’histoire. Le brouhaha de la ville environnante se fond dans les vieilles pierres et raconte peu à peu tous ces siècles de passage, de commerce ; le débarquement des cargaisons venues de toute la Méditerranée ; le souffle des bêtes et le gémissement des carrioles ; le claquement des fouets et le chant des esclaves… Dans une alcôve, sous la rue principale, un gros Dolium à demi enfoui, iceberg de l’histoire flottant dans la modernité…

Serge Ximenes montrant l'une des pièces découvertes à l'entrée du Vieux Port de Marseille © Francis Le Guen / OCEAN71 Magazine

Dans les temps anciens, la géographie de la ville de Marseille était en effet différente : le débarcadère du « Vieux Port » atteignait ce qui est aujourd’hui le quartier de la Bourse. Ceci explique qu’on retrouve des amphores et mêmes des bateaux entiers, «en pleine rue», à l’occasion des divers travaux de terrassement.

Plus au sud, au débouché du Vieux Port, l’anse naturelle du Pharo, toujours en eau aujourd’hui, était aussi utilisée comme mouillage temporaire. J’y ai rendez vous avec Serge Ximenes, autre fameux découvreur d’épaves.

Au pied du majestueux Palais du Pharo, l’anse peu profonde est occupée par les ateliers de réparation de bateaux. Comment douter que sous ces eaux un peu glauques, dans le bruit des scies et des étincelles de soudure, se cachent encore des trésors ? Beaucoup de pirates y ont d’ailleurs fait leurs choux gras, prétextant des travaux de carénage, en plongée sous leurs bateaux.

Le GRASM (Groupe de Recherche Archéologique Sous-Marine) existe depuis 41 ans. C’est une école de plongée loisir et professionnelle mais aussi une association scientifique animée par Serge Ximenes, petit homme bronzé au visage mobile, la passion brûlant au fond des yeux. Il me reçoit dans un petit bureau surchargé de dossiers : c’est qu’il faut en remplir de la paperasse quand on prétend découvrir des épaves ! 28 en rade de Marseille et plus de 450 objets anciens déclarés, rien qu’à lui seul.

Malgré sa proximité avec la ville, le site qu'étudie l'équipe de Serge Ximenes est d'une très grande richesse © Francis Le Guen / OCEAN71 Magazine

Serge est l’un des survivants d’une époque où l’archéologie sous-marine était moins « étatique » et encore l’affaire de plongeurs passionnés. Mais si la passion est intacte chez lui, une grande frustration s’exprime aussi : « Nous manquons cruellement de moyens. Et les tracasseries administratives ne cessent jamais quand il s’agit d’obtenir un permis de fouilles. Alors que nous sommes les découvreurs ! Tout est fait pour nous décourager et les autorisations sont délivrées au compte goutte. L’épave du Tiboulen, par exemple, se trouve à 50 mètres, ce qui représente pour chaque plongée 50 minutes au fond et 2 heures 30 de paliers en pleine eau. Ce n’est pas de la rigolade. Or pour deux mois de recherches avec toute l’équipe nous n’avons obtenu que 2000 euros de budget ! Et encore a-t-on voulu nous forcer à embaucher des plongeurs Classe 3 ! Quant à la « prime à la découverte », elle est souvent payée très tard et surtout n’est jamais garantie, restant à l’entière appréciation du Ministère de la Culture, juge et partie…»

Et pendant ce temps, « on » se paye de nouveaux locaux, un nouveau bateau aux frais du contribuable. L’André Malraux (le navire du DRASSM) est trop gros et coûte trop cher ce qui fait qu’on ne peut pas l’utiliser pour nos recherches : trop de frais engagés pour la moindre « petite » opération. Il aurait mieux valu disposer de plusieurs navires plus petits.

Nous descendons dans la cour où sont entreposées des pièces archéologiques. En effet, l’été dernier, sans doute lassé des missions en pleine mer, Serge a découvert un fabuleux gisement, juste devant son centre !

Marina Branger, archéologue, précise : «Nous sommes en présence d’un mouillage temporaire, avec beaucoup de débris de différentes époques, de l’âge du Bronze au 2e siècle avant J.-C.: un vrai puzzle. Cet été, nous avons eu l’autorisation de procéder à des sondages, en tout quatre excavations de 4m2. Déjà de très belles pièces ont été remontées mais il y a sans doute encore beaucoup d’autres choses en dessous.»

Les fouilles subaquatiques au pied du Palais du Pharo © Grasm

Serge repose dans son bac une magnifique lampe à huile et s’emporte encore : « Nous avons formé ici beaucoup d’archéologues sous-marin, dont certains travaillent même aujourd’hui au DRASSM. Mais voilà que Michel L’Hour veut maintenant fermer les centres de formation à l’archéologie sous marine comme le nôtre, pour confier cette activité à l’INPP (Institut National de la Plongée Professionnelle, basé au port de la Pointe Rouge à Marseille). Le prix du stage Archéo – mention B passera alors de 1500 € à 5000 €… On se moque de nous ! Allez donc demander à Michèle Fructus de la COMEX ce qu’elle en pense du DRASSM ! »

Un sexe dans la poterie

Illustration de Michèle Fructus, Pdg de la COMEX © Antoine Bugeon / OCEAN71 Magazine

«Un sexe d’homme dans une poterie italique ! Vous vous rendez compte ?»

Michèle Fructus sourit en évoquant cette histoire. Maîtresse femme, rusée, fille de Henri Germain Delauze, le fondateur de la COMEX, c’est elle qui préside aujourd’hui aux destinées de la société offshore.

«Un sexe dessiné au feutre noir, sur un plat en céramique qui venait d’être dégagé et allait être remonté le lendemain ! Mais, dans la nuit, des pirates étaient passés et avaient tenu à nous faire ce pied de nez… Vous savez, ils savent tout et sont partout ! C’était sur l’épave de Sud Cavaux découverte par mon père en 1977, par 64 mètres de fond aux îles du Frioul. Elle était chargée d’amphores italiques et de diverses poteries. Au cours de la campagne de 1996, nous avions mis d’importants moyens à la disposition du DRASSM (sous marin, ROV, et bien sûr le bateau Minibex) pour réaliser la première couverture photogrammétrique d’une épave avec un sous-marin et le dévasage au « blaster », en raison de la grande profondeur du site. Mais cela n’a pas arrêté les pilleurs qui ont profité de l’aubaine.

Historiquement, tout plongeur est un chasseur de trésors. C’est le rêve : chacun voudrait découvrir un galion. Remonter un «souvenir». C’est humain et prête généralement peu à conséquences. Mais il y a aussi ceux qui pillent pour revendre et ils sont très bien organisés…

Avant, sous la Loi Malraux, il y avait la «part d’inventeur» et cela fonctionnait très bien. C’était une mesure faite pour inciter à déclarer et qui pouvait atteindre 50% de la valeur de la découverte. Des gens comme mon père, comme Jean Pierre Joncheray, ont découvert et déclaré ainsi des dizaines d’épaves. Mais tout a changé depuis. Alors, des pièces inestimables sont dilapidées par les pirates…»

Illustration de la Comex © Antoine Bugeon / OCEAN71 Magazine

Le bateau du Roi Soleil

Par la fenêtre, au milieu des pins parasols, j’aperçois justement l’épave du sous-marin l’Alose découverte par Jean-Pierre Joncheray et renflouée par la COMEX…

«Voyez-vous, aujourd’hui, nos rapports avec le DRASSM sont à la fois cordiaux et conflictuels. Cordiaux parce que nous sommes animés par la même motivation.

Mon père n’a jamais ménagé son temps ni les moyens dès qu’il s’agissait d’archéologie sous-marine, sa passion (je me souviens en effet avoir visité sa collection privée, dans sa splendide villa sur pilotis au débouché du Vieux Port de Marseille). En même temps, bien que nous ayons financé quantité de missions du DRASSM, nos demandes d’autorisations de chantiers restent aujourd’hui souvent sans réponse. Quelle ingratitude ! J’ai décidé de ne plus collaborer avec cet organisme.

Le bateau flambant neuf du DRASSM, l'André Malraux © Francis Le Guen / OCEAN71 Magazine

Nous sommes entrés dans une période de coercition des plus malsaines : au moindre soupçon, à la moindre dénonciation, Michel L’Hour envoie la Gendarmerie ! Cet homme souffre d’une sorte de perversion… Il se prend pour le Roi Soleil ! Et pense sans doute incarner l’archéologie sous-marine à lui tout seul.

Et pourtant le temps presse. Oui, ces épaves nous ont attendus pendant au moins 2000 ans mais il faut compter aujourd’hui avec les gangs de pilleurs et surtout avec les chaluts qui raclent les fonds et détruisent tout ! Sans parler de l’envasement des sites. Quantité d’épaves seront ainsi perdues à jamais, faute de gens compétents pour les inventorier avant qu’il ne soit trop tard.

Sans parler du gâchis de l’argent public ! L’André Malraux n’est pas le navire qu’il fallait à l’archéologie française. Il a coûté très cher et il est mal conçu. Par exemple, il ne peut pas charger de sous-marin ! Il n’y a pas non plus de caisson de recompression hyperbare à bord : pour un navire de plongeurs, c’est incompréhensible… Il y a d’ailleurs eu une enquête du Sénat à ce propos. Jean-Louis Borloo, Pierre Lellouche et d’autres politiques étaient contre la construction de ce bateau…

Alors que de notre côté, nous étions prêts à louer le Minibex au DRASSM à des prix très raisonnables. Cela aurait été bien moins coûteux pour trois mois de mission que les frais de fonctionnement de l’André Malraux à l’année. Mais Michel L’Hour voulait «son» bateau ! »

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