Les nouveaux prédateurs du krill d'Antarctique

Un minuscule crustacé qui pourrait changer le monde

Le krill d’Antarctique ou Euphausia Superba ressemble à une petite crevette transparente, mesurant 5 à 7 cm à l’âge adulte, qui vit en essaims de plusieurs milliers d’individus au mètre cube. Le krill se reproduit vite et en très grand nombre tout autour du continent antarctique. Il représente la plus importante biomasse de notre planète.

Le krill d'Antarctique est une petite crevette transparente qui vit en essaims de plusieurs milliers d'individus © Wikipedia

 

Des rapports scientifiques des années 80 estimaient celle-ci entre 125 et 735 millions de tonnes. Des données très approximatives, voire inutilisables, car malgré les technologies les plus récentes, il est difficile de faire des estimations fiables d’une espèce sur une surface aussi importante, qui se déplace en essaims en suivant les courant marins à des profondeurs variant entre 0 et 200 mètres. En d’autres termes, nous savons que la biomasse du krill est gigantesque, sans en connaître les chiffres exactes.

 

 

 

Pour l’écosystème antarctique, le krill est particulièrement important car il constitue la base alimentaire de l’ensemble des animaux vivant dans l’océan austral tels que les baleines, les pingouins, les phoques, les léopards de mer, les manchots, les albatros, etc. Les phoques, à eux seuls, consommeraient quelques 60 millions de tonnes de krill par an ; pour les baleines, les chiffres avancés tournent autour de 50 millions de tonnes…

 

 

Certains scientifiques considèrent que le petit crustacé ne représente pas uniquement une source d’alimentation. Il jouerait aussi un important rôle de régulateur climatique. En se nourrissant de phytoplancton qui absorbe le CO2 à la surface de l’eau, le krill produit des excréments qui coulent dans le fond de la mer. Le dioxyde de carbone qui s’accumule à la surface de l’eau serait ainsi transféré et «enfermé» grâce au krill à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Mais à nouveau, le manque d’études et de données précises sur l’espèce ne permet pas de savoir dans quelle mesure ce transfert dans le abysses du grand Sud a un impact planétaire.

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