Dans la soirée du mercredi 8 mai 2013, Philippe Henry, l’un des photographes d’OCEAN71 Magazine, a pu observer de près une femelle requin pèlerin d’environ 3 mètres de long. Philippe n’était pas en haute mer, il se trouvait dans le mouillage du port de Sauzon en Bretagne !

 


 

Bien que surprenantes, ces rencontres proches des côtes ne sont pas rarissimes. Le requin pèlerin est un gentil géant qui, comme son lointain cousin le requin baleine, se nourrit exclusivement de plancton, en filtrant quotidiennement de très grandes quantités d’eau de mer.

 

Avec le printemps et des températures plus élevées, le plancton remonte dans les couches supérieures de l’océan. Dans son sillage, le grand prédateur qu’est le requin pèlerin progresse vers la surface où il peut être observé.

Un requin pèlerin en surface © R. Herbert / APECS

Ces analyses sont issues de rapports rédigés par l’APECS (Association Pour l’Etude et la Conservation des Sélaciens), qui tentent de rassembler et d’analyser toutes les observations de requins pèlerin le long des côtes françaises. En 2009, l’association a utilisé de petites balises de suivi satellite pour mieux comprendre les habitudes des ces grands squales.

 

Figurant dans la Convention de Washington de 1973, l’espèce est protégée car elle a longtemps été surpêchée pour l’huile extraite de son foie. Aujourd’hui, l’APECS estime que la principale menace n’existe plus car la pêche est interdite mais que l’état des populations reste mal connu.

 

Depuis 2007, l’association a constaté une forte chute du nombre d’observations, rendant difficiles leurs études sur le terrain. Depuis deux mois, en revanche, les observations sont beaucoup plus nombreuses que d’habitude. Il semblerait que les facteurs favorisant le développement du plancton soient réunis, bien que le fonctionnement exact des microorganismes reste pour beaucoup mystérieux.

Un requin pèlerin en surface © R. Herbert / APECS

Il faut quand même avoir de la chance pour apercevoir un requin pèlerin. Si, comme pour Philippe cela vous arrive, il est possible de s’en approcher en silence (moteur coupé). Vous pourrez alors observer dans son environnement naturel l’un des plus anciens poissons de notre planète.

 

Note : Fiche d’observation de l’APECS