Wally, les nouvelles stars des mers
Une famille de bateaux nés d’un rêve fou
Depuis quelques jours, un vent de folie souffle sur le port huppé de Porto Cervo, au nord-est de la Sardaigne. Certes, un énorme yacht à moteur blanc d’une centaine de mètres, amarré au quai, semble obstruer l’entrée de la marina. Mais les badauds ne s’y intéressent pas. Un comble pour ce géant de plastique qui fait toujours tourner les têtes. Cette fois, une série de très grands voiliers (entre 25 et 35 mètres) se distinguent par leurs couleurs de coques métalliques et sont pris en photo comme des stars. Ce sont des Wally.
Les connaisseurs se pressent autour de deux d’entre eux : Saudade et Indio, les derniers à avoir été mis à l’eau. Un événement ! Depuis le quai, un homme fait un signe à l’un des marins sur le pont. Celui-ci s’exclame en l’apercevant : « Monsieur Owen-Jones, montez donc à bord! » Ce marin d’une quarantaine d’années est Andrea Recordati, l’héritier d’une famille d’industriels pharmaceutiques italiens et heureux propriétaire d’Indio. Lindsay Owen-Jones, l’ancien PDG de L’Oréal, apprécie en connaisseur. Son Wally, Magic Carpet 2, est amarré deux places plus loin : « Bravo Andrea, tu peux être fier, il est somptueux! »
Un instant rare, car la famille des Wally ne s’agrandit pas tous les jours. Vingt-sept enfants en 2009. Tiketitan, Open Season, J One, Y3K, ou encore Tango, chacun d’entre eux est une petite merveille de technologie qui a demandé des mois, voire des années d’études. Tous sur mesure, ils ont en commun pourtant leur ligne et l’excellence de leurs finitions. Sur leur pont entièrement en teck, rien n’apparaît ou ne dépasse. Les hublots s’intègrent au millimètre près dans le bois de Birmanie. Tous les cordages, nécessaires pour manœuvrer les voiles, sont cachés pour offrir une vue parfaitement dégagée. Le tout est évidemment commandé électriquement depuis plusieurs pupitres situés derrière les deux barres à roues en carbone, sur lesquels s’alignent des dizaines de boutons multicolores. Quant aux pièces métalliques, rien ou presque ne peut les tordre : elles sont en titane.
Ces voiliers semblent tout droit sortis d’un roman de science-fiction. Tout comme d’ailleurs l’impressionnant bateau à moteur, ancré à l’extérieur du port, dissimulé au milieu des rochers sardes. Une ligne élancée, couleur vert bouteille, le Wally Power de 35 mètres (apparu au cinéma dans le film The Island, de Michael Bay en 2005) est le navire-résidence du génial inventeur italien de ces merveilles des mers : Luca Bassani.