Piège en haute mer
Espionnage en Suisse
Depuis deux jours, Jean-Antoine Bonnaveau trépigne. Son appareil photo autour du coup, un télémètre et un GPS dans ses poches, le Français d’une cinquantaine d’années a les yeux rivés sur deux énormes tentes blanches situées au cœur de Villeneuve, une petite ville suisse au bord du Lac Léman. La mission de Bonnaveau est simple, quoique inhabituelle pour cet ingénieur, spécialiste des voiles : obtenir coûte que coûte les dimensions et les secrets de fabrication d’un voilier hors-norme, développé dans le plus grand secret par l’équipe Alinghi du milliardaire suisse Ernesto Bertarelli pour la 33e America’s Cup.
Comme il s’en doutait, le site est très protégé. Dissimulé dans les vignes qui surplombent la ville, il prend des clichés au téléobjectif. Puis il se promène autour du site, son GPS à la main pour déduire la taille de cette machine de guerre par rapport aux dimensions des tentes. Au bout de trois jours de surveillance, il visite un appartement tout proche qu’il pourrait louer pour établir son futur nid d’aigle. Le terrain balisé, l’ingénieur repart.
Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il a été repéré par un caméraman de l’équipe suisse qui a filmé son visage et ses plaques d’immatriculation. Un avis de recherche est alors lancé contre lui par Interpol… La police française finit par le retrouver à Nîmes, où l’infortuné espion passe aux aveux. Bonnaveau fait parti depuis fin 2007 de l’équipe technique de BMW-Oracle, appartenant au milliardaire américain Larry Ellison. L’ennemi juré du Suisse Ernesto Bertarelli.