L’événement ne fait plus la une des journaux tant leur nombre est en constante augmentation. Pourtant, les habitants de Belle-Ile ont bel et bien été surpris de découvrir le matin du 20 décembre une baleine de plus de 30 tonnes et d’environ 20 mètres de long échouée sur les côtes de leur île, à proximité de la plage du Kérel. Le corps du rorqual commun en putréfaction sur la côte sud de l’île a dû être découpé pour pouvoir être transporté.
La cause et les circonstances exactes de sa mort ne sont pas encore connus. Ils ne le seront très probablement jamais tant le corps était en décomposition avancée. Etant donnée la taille importante du mammifère marin, il est possible qu’il soit simplement mort de vieillesse (certains rorquals peuvent vivre jusqu’à une centaine d’années). Mais vue la situation géographique de sa découverte, il est bon de rappeler la présence quasi constante d’un trafic intense de navire commerciaux au large des côtes de Bretagne.
A tel point qu’il n’est pas rares que de nombreux habitants des grands fonds heurtent accidentellement l’hélice d’un cargo ou d’un navire de pêche en remontant à la surface pour respirer.
Une autre cause possible de la mort est beaucoup moins connue du grand public. Il pourrait s’agir d’une hémorragie interne, résultat d’une exposition trop importante au bruit. En effet, l’audition est un des sens les plus développés chez les mammifères marins, leur permettant de voir leur environnement dans l’obscurité la plus totale ainsi que de localiser leur nourriture à des milles nautiques à la ronde. Les sources de bruits dans l’eau d’origine humaine tels que les sonars militaires, les puissants canons à air pour l’exploration pétrolière, l’enfouissement des éoliennes offshore ou le simple trafic commercial, interfèrent de plus en plus avec les écho-sonars des mammifères marins qui se retrouvent dans le meilleur des cas désorientés, ou, dans le pire des cas, morts par hémorragie interne. Un crime involontaire qui, lui, est passé sous silence.